Infrastructures, territoires, transports, énergies, écosystèmes et paysages

Projet
Type
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Etat
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2014
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RENATU

Analyse des processus de renaturation en tissu urbain dense en relation avec des infrastructures linéraires de transport urbaines et leur emprises : cas de la Métropole du Grand Paris

Analyse des processus de renaturation en tissu urbain dense en relation avec des infrastructures linéraires de transport urbaines et leur emprises : cas de la Métropole du Grand Paris

RENATU est un projet de recherche à enjeu scientifique et opérationnel. En réponse à l’AAP d’ITTECOP de 2013-2014, le projet RENATU vise à analyser dans quelles mesures des ILTe, Infrastructures Linéaires de transport et leurs emprises, peuvent avoir un impact positif sur la biodiversité et quelles sont les modalités de renaturation potentielle dans le cadre de tissus urbains denses le long de ces ILTe. Le projet se focalise sur l’espace urbain parisien le plus dense, c’est-à-dire le territoire de l’EPCI de la Métropole du Grand Paris. Partant du constat émanant d’une riche littérature scientifique et technique sur le sujet qu’il existe une dynamique de développement de milieux et d’espaces de nature à la faveur des emprises des infrastructures de transport linéaires notamment en tissu urbain dense, l’ambition du projet RENATU a été double. L’un des objectifs était de répondre à la demande de création d’un outil opérationnel permettant d’évaluer et d’effectuer un suivi de la qualité écologique de ces milieux de nature le long des ILTe : nous avons abouti à la mise en œuvre d’un indicateur simple d’usage et a priori pertinent d’un point de vue écologique. L’autre objectif était d’estimer en quoi et quels acteurs pouvaient être concernés par ces milieux de nature urbains dans le cadre original de la Métropole du Grand Paris. La question de la renaturation était l’une des questions essentielles posées par le programme ITTECOP. L’une des tâches de notre projet a été consacrée à cette question. La question de fond, particulièrement en contexte urbain dense, est de savoir comment la naturalité peut être envisagée par de nombreux acteurs :

  • Les écologues qui se sont penchés sur le sujet depuis plusieurs années,
  • Les politiques publiques, acteurs, élus et techniciens,
  • Les citoyens qui réclament de plus en plus, en fonction des projets localement développés, de pouvoir prendre part aux décisions.

Cette question de la naturalité en ville englobe une grande variété d’approches, de perceptions et d’enjeux. Dans un premier temps, il s’est agi de répondre à l’urgence du réchauffement climatique et la crise de la canicule de 2003 (plus de 15 000 morts en France), qui a poussé les acteurs publics à se tourner aussi vers la solution du développement de la nature en ville. Celle-ci a été rapidement considérée comme remplissant des fonctions positives pour atténuer le climat urbain : tamponnage des températures, réduction des effets du ruissellement urbain, diminution des pollutions atmosphériques au moins locales. Et puis le grand défi de la lutte contre l’érosion de la biodiversité s’est traduit aussi dans des politiques publiques.

Toutefois, dans un second temps, ce sont les citoyens qui revendiquent non seulement la présence d’espaces verts mais aussi d’être consultés pour tout type d’aménagement urbain avec l’idée fréquente qu’il importe de réserver et de consacrer des espaces de nature en ville. Comme le signalent de nombreux auteurs, la participation des citoyens semble de plus en plus sollicitée dans les processus de décision, en particulier pour ce qui concerne la planification des modes de déplacement urbains et donc les infrastructures de transport. La ville n’a pas fini d’exprimer ses besoins en naturalité.

Apports et résultats

Les principaux résultats concernent l’élaboration de l’indicateur RENATU et la prise en compte des enjeux concernant la question de la renaturation. Il s’est agi de répondre à deux questions :

  • Comment évaluer, mesurer et suivre la biodiversité le long des ILTe ?
  • Quels usages, quels enjeux concernant cette biodiversité le long des ILTe ?

L’indicateur RENATU est un indicateur simple reposant sur des critères descriptifs de l’état de la biodiversité et surtout permettant d’établir une évaluation de la biodiversité à partir de dix catégories.

L’indicateur a été validé par une étude statistique de relevés effectués le long d’ILTe de l’espace de la MGP, voies ferrées et tram. Les valeurs ont été traduites sur SIG pour évaluer le lien entre la trame verte et bleue et l’intensité de l’indicateur. Ces valeurs sont susceptibles d’être examinées à pas de temps successifs afin d’effectuer un suivi des mesures prises. Cet indicateur a l’avantage de ne pas se focaliser sur des points forts de la biodiversité qui seraient des échantillons ponctuels et isolés de l’ILTe mais de pouvoir effectuer le long du linéaire.

Les enquêtes auprès des acteurs (élus de la MGP, opérateurs et gestionnaires, usagers) permettent de conforter l’idée selon laquelle la valeur des services rendus par la nature sont d’autant plus importants que le tissu urbain est dense.

Préconisations pour l’action

Les préconisations vont dans deux sens. Le premier est la suite des résultats concernant l’indicateur. Les ILTe sont des linéaires d’infrastructures qui intègrent avec leurs emprises des espaces de nature. L’important est de concilier l’entretien technique (en termes de sécurité et de fonctionnement industriel) de l’infrastructure et de son emprise avec une ambition de naturalité. Conserver, observer, mesurer, entretenir cette biodiversité est plus efficace, plus simple et sans doute moins coûteux que d’établir des isolats de haute valeur de biodiversité écologique. La question de la place des ILTe et de leur dimension naturelle doit et peut être envisagée au niveau non seulement des opérateurs mais dans un dispositif qui intègre des enjeux de territoire : celui des politiques publiques et celui des usagers et des citoyens. La biodiversité n’est pas qu’une question technique à résoudre et à évaluer : elle est aussi un enjeu politique, social, citoyen.

Perspectives

Si le projet RENATU, en tant que projet ayant répondu à l’AAP du programme ITTECOP, a pris fin effectivement fin août 2017, il a initié un champ de recherche en particulier au sein de l’UMR LADYSS, dans deux directions. La première direction est celle qui concerne le champ des impacts des ILTe sur la biodiversité et leur gestion par les acteurs. Cette orientation de recherche fait corps avec les travaux de la chaire BEGI et du master BIOTERRE (www.masterbioterre.com). Quatre thèses au moins sont en cours et vont être soutenues dans les deux ans qui viennent. La seconde orientation est celle qui concerne la Métropole du Grand Paris et la question de la prise en charge de la nature et de la biodiversité. Une thèse débute dès l’automne 2017.

Pour aller plus loin

La formation en lien avec les travaux lancés dans le cadre du projet RENATU est le master BIOTERRE (www.masterbioterre.com.

Le tableau ci-dessous détaille la liste des publications effectuées ou encore d’élaboration dans le cadre de ce projet RENATU.

Titre de l’article

Année, Revue

Auteurs

Infrastructures de transports : des vecteurs de biodiversité en milieu urbain

2015. Les Cahiers Palladio, 74 : 1-7

Romain Fillon, Nathalie Frascaria-Lacoste, Pierre Pech

Renaturation

2016. Hypergeo Encyclopedie en lignehttp://www.hypergeo.eu/spip.php?article641

Pierre Pech

Do linear transport infrastructures provide a potential corridor for urban biodiversity ? Case study in Greater Paris, France

2017. Cybergeo : European Journal of Geography, [online], Environnement, Nature, Landscape, document 803, URL : http://cybergeo.revues.org/27895

Laura Clevenot, Cédissia About, Nathalie Frascaria-Lacoste, Phlippe Jacob, Richard Raymond, Laurent Simon, Pierre Pech

Politiques urbaines et biodiversité : un front écologique ? Le cas de la MGP, Métropole du Grand Paris

 VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Volume 18
numéro 1 | mai 2018, mis en ligne le 28 mai 2018, consulté le 23 septembre 2018. URL : http://
journals.openedition.org/vertigo/19753  ; DOI : 10.4000/vertigo.19753

Hugo Rochard, Cédissia About, Nathalie Frascaria-Lacoste, Philippe Jacob, Laurent Simon, Pierre Pech

Les compensations environnementales dans le cas des infrastructures linéaires

2017. Revue Foncière n° sept-oct, pp. 16-22.

Pierre Pech, Laura Clévenot, Jean-Marc Fourès, Delphine Giney, Sarah Lavaux, Joachim Lémeri, Mathilde Riboulot-Chetrit, Laura Thuillier

L’indicateur RENATU

En cours de rédaction et de finalisation avant traduction et proposition dans une revue comme Urban forestry & Urban Greening ou Urban Ecosystems ou Ecological Indicators

Pierre Pech, Laura Thuillier, Flavia Lifchitz, Cédissia About, Nathalie Frascaria-Lacoste, Phlippe Jacob, Mathilde Riboulot-Chetrit, Laurent Simon

Approche de la perception de la biodiversité par les usagers et comparaison avec les données de l’indicateur RENATU

En cours de rédaction et finalisation avant traduction et proposition dans une revue comme Cities ou Urban forestry & Urban Greening ou Urban Ecosystems

Mathilde Riboulot-Chetrit, Cédissia About, Nathalie Frascaria-Lacoste, Phlippe Jacob, Laurent Simon, Pierre Pech

Actualités du projet

Pour sa première participation à une conférence internationale, Laura Clevenot, doctorante au laboratoire LADYSS de Paris 1, a remporté le "student award" pour son poster. Cette distinction récompensait ses travaux menés dans le cadre du projet RENATU.

Au final une intense semaine d'échanges scientifiques et opérationnels avec la confirmation que la recherche française, après l’IENE 2016 et le succès de l’appel à projets 2017, a toute sa place au niveau international sur le domaine de la Road Ecology.

Responsable(s) scientifique(s)
Pierre
PECH
LADYSS UMR 7533
Organisation:
pech [at] univ-paris1.fr
Rapports et synthèses
Rapport final
Synthèse
Annexes RF
Présentation
Valorisations
Dans le web Doc
Poster
Site Internet du projet :
:
* Voir tableau en bas de page *
Fiche de synthèse réalisée par le Cerema

Séminaire/colloque
Webinaire du 19 05 2020